Alors que le début d’année 2013 était catastrophique et dans la lignée de 2012, ce qui n’était pas rassurant mais surtout déprimant, aujourd’hui on peut finalement dresser un bilan positif de cette année en terme de travail.
Dès juin, les légumes d’été qui ont finalement rattrapé le retard qu’ils avaient en début de saison ont été là et en abondance, et ça c’est poursuivi jusqu’à maintenant avec les légumes d’automne et d’hiver. C’est très confortable de ne pas angoisser pour savoir comment remplir les paniers d’une semaine sur l’autre : pour fournir des AMAPs il faut en effet toujours avoir en tête qu’il faut chaque semaine et pour chaque légume du panier (au minimum 4 légumes différents, le plus souvent entre 5 et 7) assez de récoltes pour 30 paniers à la fois, pour 90 paniers sur la semaine et assez de chaque légume dans chaque panier pour pouvoir le cuisiner.
Cet été, comparé à l’été horrible de 2012 durant lequel pendant 4 mois Fred et moi n’avons eu aucun WE, aucun dimanche et où j’ai bossé en moyenne 100h semaine, avec toujours des soucis de production à gérer et des angoisses sur les conséquences que ça pouvait avoir dans les paniers, c’était le bonheur : des horaires plutôt corrects (50-60 heures semaine selon les semaines) et on n’a pas bossé le dimanche. En outre on a eu des champs magnifiquement désherbés, la récompense de 3 ans et demi de boulot acharné.
Mais si cela a été si « facile » c’est paradoxalement parce que le printemps a été catastrophique du point de vue de la production : en gros il n’y a pas eu de légume de février à mi-mai par manque de réserve (origine du problème 2012, année fatale) et par quasi absence de légumes primeurs pour diverses raisons climatiques dont principalement froid et absence de soleil. De ce fait, il n’y a pas eu de distribution pendant tout ce temps soit grosso modo 12 semaines d’arrêt pour les AMAPiens au lieu de 6. On voit clairement quand on a des soucis tels que ceux décrits ici l’intérêt économique et moral (hyper important quand on travaille autant) des AMAPs puisque même si nous ne livrions rien pendant tous ces mois difficiles, les paniers étaient quand même payés et que l’exploitation recevait la même somme qu’un autre mois normal où les paniers étaient bien livrés. Qu’on se rassure cette absence de légumes a été rattrapée dans les paniers de juin à maintenant avec un peu plus de légumes toutes les semaines que ne le prévoie le contrat.
Je remercie à nouveau les AMAPiens qui consomment nos légumes et nous soutiennent depuis plusieurs années maintenant et ont su faire preuve de solidarité quand c’était nécessaire.
En tous cas, grâce à cette absence de récolte et donc de livraison (qui prennent 6 heures par semaine, hors préparation), nous avons eu le temps de nous consacrer exclusivement à la production et également au désherbage ce qui a bien entendu été bénéfique pour les mois suivants et pour la charge de travail moyenne. De plus nous n’avons pas été surchargé et dépassé par la masse de travail non fait qui s’accumule facilement entre mai et début juillet.
Dès juin, donc, nous avons vu enfin le fruit de notre travail et ça change tout ! On met plus de coeur à l’ouvrage quand on voit le fruit de son travail.
Coup du sort, et coup de chance, l’arrière saison a été superbe, avec des températures douces et encore pas mal de soleil. ALORS QU’ON AVAIT PRESQUE PLUS DE DÉSHERBAGE À FAIRE (le pied). Tranquille pépère quoi, finger in the nose comme on dit outre-manche.
Ainsi nous avons eu des tomates jusque début novembre, et le travail a continué à se dérouler sans précipitation. Tellement même que j’ai failli me faire avoir avec le gel ;-).
On peut encore à présent étaler toutes les grosses récoltes de réserves. Normalement fin novembre on a déjà tout rentré. Là, même si maintenant il va falloir faire ça rapidement, il reste encore des choux et des betteraves à jauger et on a pratiquement fini de creuser les silos pour les endives.
Finalement, un année quasi idéale en terme de charge de travail. Je crois même que j’ai enfin commencé à me reposer un peu de quelques 5 années de folie furieuse ;-).
Note : cette analyse concerne bien le travail, pas les résultats économiques. Une saison en moins, ça ne se rattrape pas, une saison en moins qui suit une année très compliquée et très difficile (celle-là à tout point de vue), on met très longtemps à s’en remettre.
Ravi de voir que la situation tend à s’améliorer 🙂
En espérant que du côté économique cela s’améliore aussi, malgré la saison en moins…
J’ai enfin parcouru TOUT le blog, et je dois dire que c’est très intéressant de voir les évolutions et les directions prises par rapport à ce qui était prévu initialement. J’espère tirer moi-même des leçons des expériences que vous (vous deux !) avaient vécues. En tout cas bravo pour ce travail de documentation et de partage.
A bientôt
David
… que vous AVEZ vécues … (Désolé pour la big faute !)
😉
Merci pour ton appréciation.
Et le regard extérieur est super important ! Il faudrait que je relise tout moi aussi pour revoir les évolutions ! Comme ça, en étant dans le bain, je n’ai pourtant pas l’impression qu’on ait vraiment changé de directions.
😀
En fait, le mot « direction » n’était peut-être pas approprié… Je voulais dire qu’avec le temps, vous avez affiné certains points, certaines méthodes de travail, que peut-être vous aviez prévus différemment au départ du projet. C’est vrai que la « direction » globale de votre projet n’a pas changé, en effet.
huhu, en fait j’ai écrit « direction » pour pas écrire 2 fois « évolution ».
Mais je crois que j’ai bien compris ce que tu voulais dire. en fait j’apprendrais sûrement 2 ou 3 choses en relisant tout à postériori 😉