Palissage et taille des tomates

Ici, sous serre, les tomates sont prêtes à mûrir, mais dans les jardin il va être temps de faire le premier palissage et la première taille.

Voici une technique, j’espère que les (nombreux) maraîchers (de pointe, je ne leur arrive encore pas à la cheville) qui me lisent corrigeront si je dis des âneries.

L’exemple est sur ficelle, sous serre, mais faut imaginer que la ficelle tendue de haut (sur la structure de la serre) en bas (sur le pied de tomate) peut-être assimilée à des tuteurs dans le jardin. Le palissage des tomates est comparable à celui des concombres, que j’ai expliqué dans un précédent article.

Voici donc un pied de tomate, prêt à se casser la gueule :

Il va s’agir de mettre une ficelle, de le tuteurer dessus, c’est à dire le faire tourner autour, puis d’enlever tous les gourmands.

La ficelle, accrochée par le haut sur des câbles courant dans toute la serre, doit être fixée au pied de la plante :

Un noeud simple suffit, mais il faut penser à le placer sous une feuille afin qu’il soit retenu et que la ficelle ne se détende pas. Lors de la fixation de la ficelle, cette dernière doit être tendue mais pas raide, sinon, au fur et à mesure des palissages successifs, tourner la plante autour devient trop difficile et on risque de casser le pied de tomate.

Voici une vidéo qui montre le palissage, suivi de la taille :

Comme vous le voyez sur la vidéo, on tourne la plante autour de la ficelle, en faisant passer la ficelle sous les feuilles, un tour à chaque niveau de feuille, c’est bien. Attention, à ne pas la faire passer sur les tiges des bouquets ! Au début, c’est un peu stressant, et on se demande si la plante va résister, mais faut pas s’y fier ce sont des coriaces. Vous connaissez le roseau ? Ben les tomates c’est pareil, ça ploie mais ne rompt pas (en vérité ça arrive, mais on est pas obligé de prendre des pincettes non plus). Vous verrez, après 5 palissages successifs dans la saison pour 600 pieds de tomates, vous trouverez qu’elles commencent à bien faire, ces chochottes !

Je vous conseille de palisser d’abord, et de tailler ensuite, avant de passer au pied suivant. Ainsi, si en palissant vous cassez la tête qui permet à la plante de croître et donner des fruits, vous pourrez toujours être sauvé par un gourmands.

Mais d’abord, qu’est ce qu’un gourmand et pourquoi vouloir à tout prix tailler les tomates ? La plante est composée de bas en haut de racines, d’une tige principale, de feuilles, et tout en haut d’un bourgeon terminal, qui fait un bouquet de fleurs (qui deviendront des fruits, et en l’occurence des tomates), puis continue de pousser pour faire d’autres feuilles, puis d’autres fleurs etc… Voilà le principal. Sous chaque nouveau bouquet et à la base de la feuille qui est juste en dessous se forme un gourmand : c’est une tige secondaire qui possède également un bourgeon terminal qui va lui-même faire des fleurs, des feuilles et tout le bazar. Outre le fait que ça fait partir le pied de tomate dans tous les sens et qu’on ne sait plus quoi palisser, il prend sa part de ressource (nourriture, eau, etc…) qui du coup de va pas dans la tige principale. Pour permettre à la tige principale de profiter à 100% de la ressource, on enlève donc les gourmands, le plus tôt possible dans leur stade de développement ce qui permettra d’avoir des fruits plus beaux,plus gros et sûrement meilleurs.

Donc, voilà, une fois que vous avez palissé, vous enlevez les gourmands. J’ai oublié de faire une photos après la taille, ce qui n’est pas malin, mais je pense que tout le monde a compris.

Vous êtes maintenant parés pour savoir quoi faire de vos pieds de tomates. Mais il reste quelques trucs à savoir :

  • Il faut palisser/tailler tout les 7-10 jours,
  • Attention, il y a des gourmands au pied juste au dessus de la racine, ne vous laissez pas avoir !
  • Tous les trucs vieux et fanés, ça continue quand même à pomper sur la plante, sans aucun intérêt (pas de fruits, pas de photosynthèse…). Vous pouvez donc sans vergogne effeuiller le bas du pied de tomate situé sous le premier bouquet dès que celui-ci rougit (garder 1 ou 2 feuilles). Plus tard dans la culture, quand votre tige principale fait près de 2m, et qu’il y a plusieurs bouquets en cours, ne garder qu’1 feuille sur 3,
  • Si vos bouquets comportent plus de 5-6 fleurs il faut enlever tout ce qui est en trop, sinon vous allez épuiser la plante (j’ai eu des bouquets de 20 fleurs avec ces conditions climatiques de fou !!),
  • Certaines variétés font plus de gourmands que d’autres, c’est normal,
  • Certaines variétés anciennes ont du mal à faire durer le bourgeon terminal de la tige principale (les noires de crimée par exemple) : dans ce cas, je vous conseille de toujours garder le dernier gourmand, au cas où, pour faire repartir le pied dessus en cas de problème. Si vous ne savez pas comment vont se comporter vos variétés, faites ainsi par défaut et vous observerez facilement après quelques palissage/taille si le bourgeon terminal semble bizarre.

Au jardin, vous pouvez en profiter pour faire des structures originales et artistiques qui serviront de tuteur. J’en ai vu dans un jardin de Lombron, très jolie. Vous trouverez quelques exemples et idées sur ce site.

Les tomates cerise ne nécessitent pas de taille, vous pouvez les conduire en buisson. Toutefois, je serais tentée de couper certaines têtes des nombreuses branches pour limiter un peu la prolifération et permette à la plante de se concentrer sur les autres. Je pense que le pied n’en durera que plus longtemps. Pour ma part, je taille les tomates cerise, sinon on ne peut plus passez dans les allées, jusqu’à ce que le plante soit assez haute pour passer par dessus le câble sur lequel est accroché la ficelle de tuteurage,  puis je les conduis sur 2 ou 3 brins (pas plus sinon, trop de poids sur le câble et la structure de la serre). Michel les fait tuteurer sur du grillage et ne les laissent pas pousser au-delà d’1m50 de haut si mes souvenirs sont bons.

Comme pour les concombres, attention à ne pas louper un tour de palissage, c’est plus difficile à faire quand les plantes se sont tordues parce qu’en poussant, la partie neuve retombe par terre et prend le pli tordu. On risque alors de casser le pied en le remontant de force.

Cet article a 10 commentaires

  1. Mousty

    (juste pour signaler que le lien sur les structures de tuteurs ne marche pas)

  2. gitor

    Merci beaucoup pour ce cours 🙂

  3. Delphine

    Mousty > merci c’est bon c’est réparé.

  4. Florence

    Dis Delphine, tu pourrais pas nous faire un petit topo sur la culture du melon aussi?
    J’ai peur de ne pas m’occuper correctement de mes 2 plants.

    Merci!

  5. Delphine

    mince ! ça me fait penser que je devais le faire pour les aubergines et les poivrons.
    Je rajoute les melons à ma liste et je fais ça de suite.

  6. abderrazzak

    merci !

  7. rosaprim

    merci !

  8. farida

    bonjour, merci pour les explications précieuse mais je veux savoir quelle est la hauteur idéale pour le fil de palissage pour une variété indéterminée sous serre.
    merci de me répondre.

  9. Delphine

    je ne me suis jamais posée la question. C’est plutôt la structure de la serre qui détermine l’emplacement des filins qui vont supporter les ficelles. Chez nous ça doit être entre 1,8 et 2,1 m selon les serres.

    de toutes façons, on peut éventuellement faire tomber le bout de la plante de l’autre côté du filin quand le haut de la ficelle est atteint.

  10. Xavier

    Bonjour, et merci pour pour ce topo hyper complet! Un ami maraicher m’avait donné les memes conseils sauf pour le gourmand situé sous le premier bouquet (oremier en partant du sol 😉 qu’il laissait pour avoir une récolte plus importante. Votre avis?

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