Pertes et fracas

C’est pas la fête cette année pour les légumes, et donc par conséquence pour les maraîchers, ça tout le monde l’aura compris.

Voici un reportage de France Bleu Maine de vendredi dernier, dans laquelle un maraîcher sarthois (non bio je crois) fait part de son désarroi :

Sinon, ici, depuis mon dernier article sur les légumes, ça ne s’arrange pas. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on n’observe de dégâts supplémentaires (voire parfois, de jour). Le climat en étant toujours la cause direct ou indirecte. J’ai donc fait un rapide calcul des pertes (sans compter le coût des intrants) :

mesclun : trop froid, a très mal poussé. Perte estimée à 40 kg, soit environ 500€.

épinards : ont végété puis sont montés à graine quasiment directement (1 semaine de récolte). On avait passé plus de 30 heures de boulot dessus. On a perdu plus de 250 kg de produits et environ 1200€ de chiffre d’affaires.

fenouils : écarts de température trop important. Sont montés avant récolte. On perd 6 heures de travail, 80 kg de marchandise et environ 320€ de chiffre d’affaires.

salades : comme le fenouil. J’en suis à ma 3ème série perdue, je compte qu’il y en ai encore d’autres. À chaque série c’est 2 heures de boulot, 125 salades, et 150€ de chiffre d’affaires.

choux fleurs : succession de froid / de déluge suivi d’un coup de chaud les a tué. 2:30 de boulot (heureusement, on a pas pu désherber…), plus de 300 pièces, et environ 1000€ de chiffre d’affaires en moins.

brocolis : comme pour les choux fleurs sauf qu’il y en avait beaucoup plus : 1000 pièces, 8 heures de boulot, et environ 2000€ de chiffre d’affaires.

échalotes / ail : on a dû les récolter pour éviter qu’elles ne commencent à pourrir. Par manque de chaleur, elles sont très moyennes à petites ; ça veut dire qu’une fois qu’elles auront séché et qu’on les aura triées, on va encore mettre de côté les plus petites qui ne sont pas vendables et que ce qui restera ne fera pas un bon rendement. Pour les oignons, on risque d’avoir le même problème : ils sont encore très petits pour la saison.

melon : il fait trop froid pour que les larves de coccinelles sortent, alors il y a plein de pucerons. Du coup, les melons poussent mal. Si il y en a encore quand  les fruits seront formés, cela va influer sur leur goût.

aubergines : attaquées par le verticillium, comme il y a deux ans dans une autre serre. J’ai pourtant bien fait attention dans cette serre à ne pas faire de solanacées depuis qu’on est installé, mais peine perdue. De toute façon quand on est arrivé, toutes les serres était couvertes de semis de tomates… On verra le bilan à la fin de la saison, mais les fruits vont être plus petits qu’attendus.

La liste n’est hélas pas exhaustive et c’est pareil chez tout le monde.

Les légumes vont être chers cette année !

Cet article a 11 commentaires

  1. Ben

    Purée de bretelle de merle…

  2. Priscille

    Le lien vers l’émission ne fonctionne pas

  3. Delphine

    ah, merci de l’info.
    voilà c’est bon, j’ai refait un bout de mon site du coup.

  4. Priscille

    et la suite….??

  5. Delphine

    y’a pas de suite, c’était juste la chronique qui était téléchargeable.
    dommage hein ? ^^

  6. Priscille

    ^^

  7. Mousty

    Ouaip, ici en Belgique c’est pareil, il y a au moins la moitié du panier qui ne vient pas de « notre » fermier mais qu’il achète au marché bio (principalement des légumes français d’ailleurs) parce qu’il n’aurait pas assez autrement… les petits pois et les fèves des marais ont l’air de bien donner par contre, étant donné leur fréquence dans nos paniers (?)
    Bon courage, en espérant que le reste de la saison s’améliore !

  8. Marie

    Ben nous c’est pareil, on fait du maraîchage dans le Tarn et Garonne, mais ici aussi le soleil n’est pas très généreux …
    Pfff pour cette 3ème année après installation, on pensait décoller …. mais non ce ne sera pas pour cette année !!!

    Bon courage !

  9. Delphine

    et moi qui croyais que c’était mieux dans le sud !
    bon courage aussi !

  10. Fred

    Salut Mousty,
    le bicarbonate a une efficacité faible contre le mildiou. ça peut marcher les années où la pression du mildiou n’est pas trop forte, mais pas cette année. Le mieux est le sulfate de cuivre en prévention en étant attentif à ne pas trop multiplier les traitements.

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